Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"Six pieds sur Terre"
"Six pieds sur Terre"
Publicité
"Six pieds sur Terre"
Derniers commentaires
Archives
20 février 2009

Les oubliés des bidonvilles de Jaipur

Favoriser l’accès aux soins des femmes et des enfants des bidonvilles de Jaipur est le but de cette première mission en Inde portée par la délégation Midi-Pyrénées de Médecins du Monde. IMG_2568_WELCOME_blogSous d’immenses piliers de béton qui longent la voie ferrée de la gare de Jaipur, une petite forme gît sous des couvertures. Un enfant se blottit contre le corps tiède de sa mère mais l’arrivée fracassante d’un train réveille la petite famille. Tiens une fillette pointe aussi le bout de son nez... Tout autour, c’est l’effervescence d’une grande ville. Un ballet incessant de bus, de voitures, de rick-shaws, de motos, soulevant la poussière et remuant les odeurs nauséabondes des déchets qui jonchent le sol. Nasila, 20 ans, est bien trop fatiguée aujourd’hui pour aller mendier. Elle va bientôt accoucher de son troisième enfant alors que son compagnon vient de la quitter. Elle n’a d’autre abri que le bidonville. “Depuis quelques jours, je ne me sens pas très bien. Je ne peux plus aller mendier avec les enfants. J’ai des amis ici qui partagent leur nourriture avec nous”, raconte Nasila, le ventre plus que rond. “Heureusement, il y a le travailleur social qui vient souvent me voir. Cela m’aide beaucoup”. Depuis mars 2007, la délégation Midi-Pyrénées de Médecins du Monde a ouvert une mission de santé materno-infantile dans 8 bidonvilles de Jaipur, en partenariat avec l’association indienne JKSMS. “Nous travaillons depuis 1983 auprès de ces populations dans l’éducation. Nous avons créé des classes pour les enfants avec un enseignant. Mais nous avons constaté d’autres problèmes tels que la santé des enfants et des femmes enceintes. C’est pour cela que nous avons sollicité MDM”, explique Umesh Sharma, coordinateur JKSMS du programme de santé reproductive. IMG_3416_FAMILLE_blog Paradoxalement, l’Inde dispose d’une offre de soins importante qui reste malheureusement inaccessible aux habitants des bidonvilles. “Les structures de soins existent mais les gens des bidonvilles ont peur d’y aller. La majorité est illettrée et n’accède pas à l’information. Ce sont des castes dites “inférieures” qui sont rejetées, stigmatisées. La situation des femmes est encore plus difficile. Elles travaillent et laissent les enfants seuls la journée, elles doivent s’occuper de la famille. Elles passent après tout le monde que ce soit pour la nourriture ou les soins. La santé n’est pas une priorité et jusqu’à 5 ans, les enfants sont négligés. Le premier souci est de survivre donc de travailler et manger ”, expliquent Maya Laporte et Isabelle Haizelin, les coresponsables de la mission qui rappellent que près de 90% des accouchements se font à domicile avec au mieux une sage femme traditionnelle peu formée. Un enfant sur 12 meurt avant 1 an La_ch_vre_et_l_enfant_blogAu Rajasthan, un des états les plus pauvres de l’Inde, la mortalité maternelle à l’accouchement est l’une des plus élevées au monde avec un taux de 5,5 pour mille et un enfant sur 12 meurt avant 1 an. “Nous avons commencé la mission par une enquête auprès des habitants des bidonvilles pour connaître leurs besoins et leurs connaissances du système de santé. Cela nous a permis de créer un premier lien. Nous avons donc formé 7 travailleurs sociaux indiens via JKSMS, qui interviennent dans les bidonvilles. L’objectif est de sensibiliser la communauté à la santé, d’améliorer leur connaissance sur les structures de soins existantes, de motiver les femmes à utiliser ces services. Les travailleurs sociaux accompagnent les femmes et les enfants vers les hôpitaux. Ils les informent. Ils ont également sensibilisé le personnel soignant à la réalité de cette population”, précise Gabriele Krüger, la coordinatrice générale de MDM à Jaipur. Aujourd’hui, les travailleurs sociaux sont régulièrement sollicités par les femmes qui ont accepté de prendre le chemin des services de santé. “Je les ai encouragées à y aller. Je les accompagne et elles acceptent mon aide. Ensemble, nous allons au dispensaire pour la vaccination ou à l’hôpital pour le suivi des grossesses. C’est un bon début mais il y a encore d’autres problèmes, comme la toxicomanie, qui frappent les bidonvilles”, conclut Guddi Bisht, une des travailleuses sociales de JKSMS. Marie-Pierre Buttigieg
Publicité
Publicité
Commentaires
B
je vais à Jaipur, pouvez vous me donner l'adresse de cette asso et téléphone, merci d'avance...
Publicité